samedi 13 août 2011

Vendredi 12 août

Farniente à Vélas

On se remet fort bien de notre rando de la veille cette fois ! Mais on se la joue cool à nouveau. Recherche de poisson frais récompensée ce matin, du pagro (pagre en français, que certains nomment dorade), on ne connaît pas du tout, le vendeur nous dit que c'est bon, on lui fait confiance, on verra bien !.... Lessive des fringues trempées de sueur de la rando, petit bricolage sur Manu Atea (il faut bien de temps en temps!) du genre étarquage du guindant du gênois, mise à poste de la trinquette, première couche de peinture sur le môle de la marina avec intention d'y peindre le motif en soirée. Puis baignade pour MJ à la piscine naturelle creusée dans la pierre de lave, l'eau est si bonne... hein JA ? En début d'après-midi, coup de fil de notre Gégé dépité. Mora Mora enfin parti de Terceira pour la Bretagne, s'est dérouté sur Praia, inquiétante fumée blanche à l'échappement suivi d'une alarme moteur ! Pas bon. Décidément, pas de chance, car la première pause sensée être brève sur Angra avait déjà duré plusieurs jours, faute de batteries en état puis de météo correcte ! Les Açores ne veulent plus les lâcher, ma parole ! Affaire à suivre…
Paul, Louise, Michel et Évelyne sur RSkantzoura.
Au retour, invitation chez de nouveaux voisins du port, Éveline et Michel et leurs enfants, pour parler des Açores, de ses escales et de la vie ! On y goûte du rhum du Guatemala en fait et le bateau, un Maracuja, revient d'Halifax, près de Terre Neuve. Ce couple fort sympathique a vécu en Guyane, à Cuba... et vit maintenant à Montpellier.
Demain, nous partons pour l'île de Faial, à Horta où se trouve le fameux et tant évoqué Peter's Café, une véritable institution pour les marins du monde entier mais probablement désormais surfait. On ira sans doute y faire un tour malgré tout, comme tout le monde, histoire de... (marins!!). Au fait, l'apéro se prolongeant, on n'a pas eu le temps de finir notre œuvre d'art sur le mur, tant pis, il fera jour demain avant le départ !

Jeudi 11 août 2011


Rando de la Fajã do Além
Départ prévu à 9h pour  une rando. En fait, l'un comme l'autre, nous avons toujours de bonnes raisons de traîner un peu. JA ayant loupé la vieille un skype avec Erwan and Co, en a profité, wifi ayant du débit et heures acceptables pour la France et les Açores.
Arrivée à Ermida, il nous faut bien 20' pour trouver la route du lieu dit et le début de la rando. Bref, nous entamons cette balade en boucle, réellement à 10h20 pour une durée prévue de 3heures.
Petite descente par un chemin muletier qui s'avère très vite être relativement abrupt, étroit, un peu glissant, ne semble pas très pratiqué mais vu la végétation luxuriante, il y a du travail de fait régulièrement. Il faut dire qu'il y a près de 500m de descente en à peine 2km…
Chaleur, heureusement quelques ruisseaux et petites cascades permettent de se rafraîchir mais les tee-shirts sont trempés et nous sommes en descente…
Belles vues plongeantes dans de nombreux lacets. Heureusement qu'il y a la végétation luxuriante qui nous empêche de voir la pente car le vertige serait présent chez certain…
Nous découvrons à mi-chemin les quelques maisonnettes de la fajã do Além. Un peu plus loin, l'une de ces maisons nous attire par l'harmonie de sa forme et de ses lopins cultivés, toujours entourés par les murets en pierres de lave. Un âne paît dans le petit champ attenant, et quelqu'un s'affaire à la réfection du toit.
Au bout de ¾ d'heure, nous atteignons cette maisonnette. Un échange de bonjour, quelques mots et José descend de son toit pour nous offrir … une boisson composée de son vin, produit du lieu, mélangé à de la bière et du sucre ; bien rafraichissant mais un peu "casse-pattes". Très gentil, il prend le temps de nous raconter. Cette maison, impossible de la dater, ses parents l'ont achetés à 30 ans (ils en ont 90). 2 pièces plus la cuisine entrepôt dans l'aile attenante.
Au sous-sol, le pressoir, non pas à vis mais à levier ; tronc appuyé dans le mur, la cuve-entonnoir au-dessus de l'auge en pierre et pour presser, à l'autre extrémité du tronc, des pierres percées. Il nous fait voir aussi les WC et nous invite à regarder par le trou de la planche. On y découvre, bien à l'abri des prédateurs, un jeune puffin cendré des Açores qu'il a trouvé abandonné.
Le bonhomme vient tout les WE, été comme hiver (en hiver vu la falaise, on ne voit pas le soleil, mais la température ne descend pas sous les 13-14°). Il pêche, cultive, profite de l'endroit.
200 mètres plus loin, en passant devant une maison, nous nous faisons héler pour … aller boire un coup. Il nous reste 500m. de dénivelé à gravir et nous aimerions garder un peu de jambes, aussi nous déclinons l'invit, rare de refuser de prendre un verre !..
La montée est aussi raide que la descente. Une belle cascade, de beaux coups d'œil. Nous arrivons trempés de sueur.
Sans doute notre rando la plus authentique.
Restau à la fajã do Ouvidor, où à peine arrivés, un car de retraités débarque avec évidemment une caqueteuse de première avec une voix criarde… Endroit populaire, mais bouffe quelconque, servie froide, débordés par l'affluence ?
Sieste à l'ombre, dans un champ…
En passant de l'autre côté de l'île, on embarque 3 jeunes portugais de Porto (ils n'aiment pas Lisboa). Ruse, l'un se cachait….
Descente vers Fajã dos Vimes, endroit tout tranquille où nous prenons un pot. Le patron fait le guide et nous ouvre l'atelier de tissage fermé. Il fabrique lui-même son café ! Il nous entraîne vers ses plantations (les premières que nous voyons) derrière la boutique, nous montre fièrement ses tasses à café maison... Le café est excellent.
Dommage, il n'est pas à vendre. Repartons vers Velas après avoir embarqué à bord un couple d'allemands qui randonne. Il se met en effet à tomber 3 gouttes juste à ce moment-là. Mais comme toujours, cela ne dure jamais que quelques minutes.

Mercredi 10 Août


São Jorge
On prend notre temps, on se balade dans la petite ville de Velas, bien sympathique ma foi. En revanche, assez surprenant d'ailleurs, il est très difficile d'y trouver légumes et surtout poissons frais. On observe les bateaux de pêche rentrant le matin au port, en voilà un justement, on file vite fait avec nos petits vélos, le pêchou a déjà débarqué à la criée. Impossible d'y acheter la pêche ! C'est le jour du mérou, semble-t-il, de bien belles bêtes... Renseignements pris à l'office du tourisme, l'officiel cette fois, on apprend qu'il y a une peixeria tout près et en allant vers les piscines naturelles de mer, un local d'association de pêcheurs. Rien non plus, on nous dit de revenir plus tard vers 11h. Mais le résultat sera le même. Du coup, on se résout à aller à la boucherie et on achète un filet mignon, qui s'appelle ici...?? on ne sait plus ! Bref, incroyable de ne pouvoir se ravitailler en frais dans un pays qui vit de l'agriculture et de la pêche... Entre autres courses, achat d'un nouveau tuba et masque pour MJ et de superbes paniers-bassines en plastique comme ceux de nos amis les Rousse. Ils nous ont tant vanté les qualités desdites choses qu'on en rêvait ! Tout au bout, en haut du village (et il fait chaud en plein après-midi à pédaler!), on dégote l'introuvable... deux magnifiques bassines en forme de paniers d'une couleur certes ordinaire, une sorte de blanc-cassé-crème-vanille, mais qui serviront de suite sur les porte-bagages de nos vélos. Ca ne traîne pas, on va de ce pas tester le nouveau matériel de snurkeling à la 2è piscine naturelle. MJ est ravie de ces achats, ça change tout ! Quelques jolis poissons, 2 rascasses par exemple, rien d'extraordinaire pour JA qui en a vu d'autres, mais c'est bien agréable et surtout ça rafraîchit vu la chaleur ambiante dans les 35°.
En soirée, on récupère la voiture de loc et on file direct au resto-école A Quinta conseillé par Angèle et Samy qui en ont vanté les mérites. Effectivement, c'est gastronomique ! On se laisse tenter... En amuse-gueule offert, dés de tomates nappés de lamelles de fromage et confiture de tomates, en entrée les palourdes locales farcies (almêijoas) et velouté d'aïl et carottes, puis mérou grillé accompagné de pommes de terre et chou fleur. Le dessert ? Pudding au miel pour 2... Faut pas abuser quand même ! mais ne cherchez la photo, pas eu le temps, dessert englouti.
Un serveur aux petits soins de plus ! Charmante soirée en somme et adresse plus que recommandable (merci Angèle et Samy !).

mercredi 10 août 2011

Lundi 8 et mardi 9 août


Saõ Jorge
Journée préparatifs du grand départ pour l'équipage de Mora Mora. En effet, après moultes hésitations, décision a été prise de tenter de profiter d'une fenêtre météo assez favorable avant longtemps. Le jeune couple français, Angèle et Samy, rencontrés à l'arrivée de la rando de la veille, au snack bar Costa Norte de la Fajã dos Cubres, invités à embarquer sur le yacht des Rousse, passent faire connaissance du Pogo. Après-midi tranquille pour nous et avitaillement pour les autres. En soirée, Martine, libérée de ses obligations d'équipière, décide de faire un tour avec la voiture louée pour découvrir la pointe Ouest de l'île. Gégé préférant rester à s'affairer, je l'accompagne et finalement JA suit aussi. Nous remettons donc notre petite rando sur la colline voisine à plus tard... Une longue piste mène ainsi au phare de Ponta de Rosais, en passant par le  parc floral de Sete Fontes (sept fontaines toutes disparues!) aux remarquables fougères arborescentes. Le phare est abandonné depuis 1980, en raison des risques sismiques. Considérez donc que nous vivons chaque jour au péril de notre vie pour vous faire découvrir ce magnifique archipel ! 
Balade sans grand intérêt en réalité, hormis le magnifique point de vue panoramique sur la côte sud, et de plus rapide car nous devons rentrer dare-dare au port pour un apéro réunion avec Angèle et Samy en vue de l'embarquement du lendemain.
Puis, nous poursuivons ensemble au resto, pas question de ne pas fêter dignement le départ de nos amis ! Ce sera au centre ville près du joli jardin municipal au Café Flor del Jardim, conseillé par José, le très sympathique capitaine du port. Bonne adresse, un peu plus chère que la plupart, mais des viandes exceptionnellement tendres pour les Açores et bien cuisinées. Nous nous sustentons avec excès une fois de plus, sans parler des punchs ingurgités au préalable sur Mora Mora... Cela ne suffisant pas, Mam Pochic et Captain Rousse et le mousse Alain se retrouvent attablés au bistrot du coin pour une dernière Caipirinha !! Nous nous abstenons, ce serait abusé... Nuit difficile pour nous deux, excitation et digestion ardues, mais nos voisins se réveillent en pleine forme de bon matin. Départ un peu périlleux à cause de l'étroitesse du port et du vent mais nos fins spécialistes s'en sortent à merveille et le départ est donné. 
Nous leur souhaitons bon vent en attendant de leurs nouvelles. Ils font donc escale rapide à Angra sur Terceira pour débarquer nos jeunes amis parisiens et poursuivent dans la foulée leur route vers la France... Affaire à suivre !
Nous restons sur Manu Atea au port toute la journée, hormis les petites courses matinales, pour récupérer de la veille. Dur dur ! On manque visiblement d'entraînement pour la fiesta, on ne tient pas la cadence... Alors cool aujourd'hui, carénage en plongée bouteille pour JA quand même ! Il est du coup sollicité par les voisins pour vérification de l'hélice. Soirée apéro en amoureux pour reprendre notre rythme, dîner léger (déjeuner tardif à l'espagnol vers 15h30, il faut dire...) et gros dodo ! Demain est un autre jour. On tâchera d'être un peu plus actifs et d'entretenir nos muscles jambiers qui souffrent bien depuis la fameuse rando de l'avant-veille. Là aussi, y'a du boulot !

lundi 8 août 2011

Samedi 6 et dimanche 7 août 2011

São Jorge
Après cette nav avec un goût de sel, journée grand nettoyage pour le bateau et les fringues, nous, cela avait été fait le soir même. Etonnant comme 2 vagues, (pour ne pas dire vaguelettes histoire de se donner de l'importance) peuvent laisser des traces. Puisque cela avait un peu bougé, notre plante avait joué la fille de l'air sur un coussin et s'était quelque peu dispersée (la mousse). Bref, journée ménage, puis bain pour MJ, la température de l'eau n'a toujours pas atteint le minimum syndical pour JA.
Soirée réunion, apéro, peut-être l'inverse, café, pour décider du lendemain.
En voiture de loc, nous partons faire une rando. Vu de la côte sud, le volcan Pico souvent dans les nuages, se dévoile pour nous.
Lundi, avec nos grands amis Martine, Gégé et Alain (de Mora Mora), départ à 10h30 de Piquinho da Urze ; jolie descente par le sentier bordé d'hortensias  par la caldeira de Santo Cristo jusqu'au Fajã da Caldeira de Cima.
Petite explication : les îles étant volcaniques, relativement jeunes, les côtes sont des tombants. Les fajãs sont soit des éboulements, soit des plateaux ou des pentes plus ou moins douces de lave. Évidemment elles ont été cultivées même si pour les atteindre il n'y a qu'un chemin muletier. Actuellement plus de mules mais des quads pour aller s'occuper des bêtes, vaches ou chèvres paissant librement sur les pentes. Mais l'on s'aperçoit très vite que ces pentes sont découpées en parcelles clôturées par des haies d'hortensias qui cachent du fil de fer barbelé avec de belles barrières pas standards du tout.
A mi rando, au bord de l'eau, découverte d'un petit lagon, quelques jolies maisons, une église, la fajã da Caldeira de Santo Cristo, inaccessible en voiture. A l'extérieur, des surfeurs attentent la vague...
Nous poursuivons vers le chemin d'accès plus carrossable mais par les quads seulement. Le groupe s'étire, chaleur, faim, foif...
Arrivée à la fajã dos Cubres. Petit restau en terrasse, à l'ombre d'un arbre. Boissons fraîches, la part de crevettes fait 1kg pour 10€, glaces pour reprendre les calories perdues et retour en taxi au point de départ de la rando.
Chauffeur sympa, très prolixe, qui a vécu aux USA, n'a pas su profiter de la vie là-bas et est revenu mais s'ennuie un peu de son espace restreint (São Jorge par rapport à la Californie !...)
Retour par Urzelina où se déroule une torrada.
Cela n'est pas de notre culture, un taureau sans doute imbibé de bière, qui court et glisse sur du bitume, bof!
Retour à Velas, bain pour certains, douche et sieste pour d'autres...
Encore repus du déjeuner et le devoir nous appelant (alimentation du blog) nous ne suivons pas nos amis au restau.

Vendredi 5 août 2011

Nav de Terceira vers São Jorge
Mora Mora
Réveil à l'aube pour un départ à 8h. Gégé sur Mora Mora a volé le départ de 10'. 50 milles de au près dans 15-20nds de prévu (en fait ce sera 20-25nds). Une fois et demie la route, 2 fois le temps ; en fait pour les 10.50, ce serait plutôt 3 fois le temps, au portant que du bonheur. Mora Mora nous distance sur le premier bord sous génois et GV haute, puis le vent forci et nous nous tenons quasiment au mètre près, lui sous GV haute et trinquette, nous sous génois et GV à 2 ris. 
Concentration, Mora Mora n'est pas loin...
Quelques vagues vicieuses, quelques moutons associés arrivent à nous mouiller mais, il fait chaud et cela sèche très rapidement sur le bonhomme. MJ râle, le près n'est pas fait pour elle sauf à petite dose. JA préfère aussi le portant. Il est 17 h et il nous reste 20 milles. Bascule de vent pour se mettre en plein dans le nez, mais toujours 20-25 nds de réel dans la canal Saint Jorge ; décision prise de commun accord de remonter au moteur le long de la côte de São Jorge. Arrivée tardive à 21h30 dans le petit port de Vélas accompagnés des cris des puffins des Açores : cri humain, comme s'ils réclamaient quelque chose, un peu ouin, ouin. Un brin de toilette, un petit repas chaud et les Rousse nous rejoignent. Bannette bien méritée après un dernier café commun à bord.

Jeudi 4 août 2011

Angra do Heroïsmo
A défaut de croissants, JA trouve d'excellents pancakes et du bon pain pour le petitdéj. Grand beau temps et à 9h il fait déjà chaud (ceci pour nos lecteurs du continent !...), d'où sortie du taud de soleil bien venue. Petit tour au mercado, poissons à profusion, nous choisissons un de la famille des thonidées. Bon mais sans plus. Nous devenons exigeants depuis la finesse de la mostelle que nous avons fait déguster aux Rousse.
Un peu de rangement dans la partie étagère cuisine (depuis le temps !) mais il y a encore du "bordel" sur la table à cartes (dixit MJ).
Sieste tardive et avitaillement précédés de quelques soldes… pour MJ qui n'a plus rien à se mettre !
Angra la belle … petite ville où l'on se sent bien dès les premières rues. De petites et grandes maisons fort bien entretenues, pas d'immeubles, de belles églises pas trop chargées mais peintes. Pas étonnant qu'elle soit classée au patrimoine de l'humanité. Des rues qui montent évidemment comme dans toutes les îles, vu la géographie. Toutes ces îles sont d'origine volcaniques avec de belles falaises souvent noires avec des aplombs et des tombants impressionnants. Surprenant, le nombre de commerces qui rappellent notre enfance, de petites quincailleries, drogueries, alimentations, mais attention aux heures d'ouvertures ; respect ! à 18h on ferme et pas question d'ouvrir le … samedi après-midi et le dimanche of course.

Mardi 2 et mercredi 3 août 2011

Navigation de Ponta Delgada (São Miguel) vers Angra de Heroïsmo (Terceira)
Départ à 21h10 pour une nav d'une vingtaine d'heures.
Moteur tout au long de la côte de São Miguel jusqu'à avoir le phare de Ferraria par le travers.
Le vent enfin 8, 10 puis 15 nœuds au près bon plein, mais étonnant avec un petit clapot court qui fait que le bateau tape. MJ ne supporte pas bien la chose, mal de mer, pas pris de médicos et refuse d'en prendre. Après 1 à 2 heures, la mer devient plus normale sauf à quelques passages ; courants contraires ? il n'y a pas de hauts fonds. Quelques cargos et une petite anecdote :
Route de collision avec 2 cargos venant de bâbord. Le plus proche marche à 11nds, le second à 18. Alors que nous passions devant le premier à 0,5 mille et derrière le second à 0,5 m, le premier se déroute sur bâbord, mauvais côté, il nous croise devant à 0,2 mille. Trop proche pour nous, nous mettons 10° sur bâbord et ralentissons. Mais ce faisant, ce cargo se trouve pile poil en collision avec le second cargo. Bref, il oblige le second à se dérouter. Une petite connerie, parfois de grosses conséquences.
Dans la nuit, en montant sur le pont, surveillance, une odeur étonnante, peut-être comme de la terre nouvellement labourée, mais plus forte.  Nous sommes à 35 milles de la terre la plus proche. Nous passons près du banco de Joaao de Castro, haut-fond à la côte 12 alors qu'autour c'est entre 500 et 2500m. Nous apprendrons par la suite que c'est un volcan sous-marin et que les odeurs seraient sans doute des fumerolles.
Le vent adonne sur la fin en montant un peu nous permettant d'allonger la foulée et d'arriver pour l'apéritif du midi. Appel à la vhf de Gégé (pogo 10.50 Mora Mora) alors que nous parlions de les appeler… Martine, Gégé et Alain nous attendent sur le ponton et Mora Mora a le grand pavois à poste, c'est tout juste s'ils ne nous ont pas commandé une fanfare. Il faut dire que nous aurions dû nous voir bien avant et nous avons failli ne pas nous rencontrer.
Apéro, petite bouffe et grosse sieste pour récupérer de la nuit. Re-apéro le soir avec Dino notre voisin, un local dont le bateau a été construit (mal) en France et qui l'a très bien aménagé et un couple de Malouins Virginie et Patrice sur un Gibsea qui partent le lendemain at home. Echange d'infos sur les médicaments contre le mal de mer. Paraît-il le "Stugeron forte" est efficace sans avoir chez certains, les effets secondaires des patchs.
Restau à point d'heure 22h, très bon et pas cher et pour finir cette longue journée, café à bord avec dégustation de "queijadas", spécialité de Vila Franca do Copo.

dimanche 7 août 2011

Lundi 1 et mardi 2 juillet 2011

São Miguel en voiture




Objectif de la journée, les belvédères et les lacs de la côte ouest, par les petites routes moins fréquentés, histoire aussi de bénéficier des meilleurs panoramas, sauf que la météo locale en a décidé autrement, et qu'une fois tout là-haut, nous nous retrouvons dans les nuages, même sous une petite bruine qui nous rappelle un peu le pays !! Donc, pas de super décor inoubliable comme le vaste cratère de 5 km de pourtour avec ses deux lacs, le bleu et le vert... que nous découvrirons d'un peu plus bas quand-même ! 
Les routes et les pâturages sont magnifiques, les champs couronnés de haies d'hortensias bleus... Déjeuner dans un petit resto de Sete Cidades arrosé d'un vin açorien absolument « dégueulasse » !! Quand on a vu le prix sur la note, on s'en est moins étonnés... 1,50 € la demi-bouteille, la vie est deux fois moins élevée ici mais tout de même! Reprenant le volant, nous descendons ensuite la côte vers Ferraria et ses thermes, pour un bain a priori réchauffé par ses hautes chaudes... mais seulement à marée basse (et elle est haute !). Seule MJ s'en satisfera comme d'hab... 
La route de Mosteiras est aussi belle que sinueuse, toujours entre hortensias et agapanthes, jusqu'à Bretanha, petite localité bâtie par nos concitoyens bretons. Eh! Oui... Des colons finistériens se rendant vers le nouveau monde ayant fait naufrage sur cette pointe ont échoué là et se sont installés. La preuve, les pignons des petites maisons sont tournés vers l'ouest comme « chez nous » et les toits sont les mêmes. Il paraît même que leur accent rappellerait un certain patois ! Certains descendants vivent toujours dans le coin d'après un local avec qui nous discutons sur le parvis de l'église où déroule une cérémonie de communion de grands ados. La religion chrétienne est omniprésente aux Açores, preuve en est les multiples Christ et Sainte Vierge ornant l'encadrement des portes d'entrée des habitations.
Mardi 2 Aôut
Le lendemain, on insiste pour tenter de magnifiques panoramas décrits par bon nombre et les guides. Route vers Lagoa Do Fogo en passant par la côte en fin de matinée du côté de Ribeira Grande puis direction la fabrique de thé de Gorreana. La maison familiale fonctionne depuis 1883.
On discute avec le patron qui nous explique en français s'il vous plaît la fabrication de son thé. Puis après dégustation, on fait le plein pour nos réserves personnelles et pour en offrir aux amateurs, nos enfants notamment ! Resto recommandé au village de São Bras, simple mais apparemment réputé dans le secteur. On y goûte les fameuses « lapas », sortes de berniques au beurre persillé, dont la pêche serait interdite ici d'ailleurs! Les nôtres viennent a priori de Madeire... Pas mauvaises, mais sans plus ! Un « melho de peixes », bouillabaise açorienne, régale MJ et un « lirio » poisson fin et goûteux pour JA. Route à nouveau après cette bonne pause pour se perdre dans la vallée de Lombadas, conseillée par une famille de Brestois rencontrée au port, Bernard et Monique, leur fille Flora, 22 ans, qui naviguent sur un plan Harlé de 15 mètres, des baroudeurs de la mer, qui ont quelques longs périples à leur compte ! De fait, le paysage est extraordinaire, la végétation luxuriante... et on grimpe, grimpe sur une toute petite route pavée de toute beauté ! 
Pour conclure, on tente, malgré le discours dissuasif d'un postier local, de monter pour apercevoir le lac depuis le belvédère. Récompense cette fois, la vue est saisissante. Un lac bleu au fond d'un cratère volcanique apparaît comme suspendu entre ciel et mer. Perspective plongeante sur une merveille de la nature !Mais il se fait tard, nous devons rendre la voiture de location dans les temps et demain nous partons rejoindre nos amis les Rousse, sur Mora Mora, à Terceira ! Pas eu le temps de flâner et surtout de randonner. Décision est prise de revenir absolument pour combler ces lacunes...

Dimanche 31 juillet

São Miguel

Ça y est on a enfin pu réserver une voiture de location pour visiter l'île qui est tout de même assez vaste, la plus grande de l'archipel d'ailleurs, soit 65 km de long pour 16 de large.
Un petit tour le soir même jusqu'à Furnas, côté est de l'île. Après avoir suivi longuement un défilé de chars de carnaval qui se prépare, nous arrivons à Vila Franca do Campo pour y acheter la spécialité locale, une pâtisserie réputée, la « queijada ». Renseignement pris auprès des habitants, la fabrique se trouve non loin de la Marina. On s'y rend évidemment et on y reconnaît l'un des indics qui nous guide de ses moulinets de bras. Dommage, la fabrique est fermée. Il finit, à force de coups de sonnette aux maisons voisines, par apprendre où est le patron... au bistrot d'à côté, où il n'hésite pas à aller le chercher. Il arrive donc, nous lui faisons part de notre gêne, mais il est tout sourire et déclare que tout est normal, il fait son devoir de commerçant. Il prend son temps pour nous parler de ses gâteaux et du pays. On goûte, ils sont excellents ! Alors bien sûr on en achète un petit stock pour les jours prochains... 
On arrive ensuite à Caldeiras de Furnas, site de fumerolles bordant un lac où les familles se retrouvent pour le pique nique du fameux Cozido, pot-au-feu cuit pendant 6 heures dans une marmite déposée au fond d'un trou recouvert de terre. 
Musique açorienne en prime, une espèce de biniou, jouée par une famille qui partage ce plat typique. Les restaurateurs y viennent aussi pour préparer ce plat très réputé. Mais trop tard pour le commander (faut anticiper et on a du mal !). On se contentera d'un fast food au village en fête ce soir-là après un bain dans les eaux thermales en compagnie des habitants qui viennent s'y délasser en soirée entre 20h et 23h. 
Un moment fort agréable, ma foi ! (à nouveau merci aux Brestois pour leurs précieux conseils!)