samedi 10 septembre 2016

St Anne de la Martinique... et départ vers les Grenadines !

Du 2 au 10 septembre
Route mer vers Sainte Anne, via une pause déjeuner à Petite Anse d'Arlet, où nous croisons rapidement l'ami Georges sur son Dufour 32, un ex-Guyanais des Eaux et Forêts ayant quitté les Saintes peu après nous.

 


A l'arrivée, nous sommes chaleureusement et  rhumement accueillis par nos amis Sandrine et Hervé, Victor et Emile qui vivent là à bord de leur cata Topaze.












Le lendemain nous testons le nouveau cata pour des ronds dans l'eau puis rapidement sous l'eau !
Une violente pluie orageuse s'abat en effet sur nous à tel point qu'Hervé doit chausser ses lunettes de bricolage pour tenter de discerner la route !

 









Quelques journées paisibles se suivent entre , petits bricolages, baignades, ravitaillement au Marin grâce au véhicule qu'Hervé et Sandrine nous prêtent gentiment. Nous profitons même du wifi de leur toute récente location sur les hauteurs des Salines, Villa Criollo (voir leur site).

Retrouvailles avec les Frakass, Francis et Paloma rencontrés l'été dernier aux Grenadines, désormais installés ici pour travailler et remplir la caisse de bord après leur virée sur Panama.
Visite aussi à Sophie, ex-Janzéenne, qui habite avec sa petite famille à Sainte-Luce. Et enfin à Florence et Michel, couturiers voiliers du Marin.

Au fait, on a oublié de vous présenter notre nouvelle table de cockpit que JA a peaufiné au mouillage.
Elle est maintenant au point et bien pratique, ma foi ! Vous pouvez venir vous sustenter à bord dans le confort désormais... On vous attend !


jeudi 8 septembre 2016

1er Septembre : Anse Couleuvre

 Rando de l'anse Couleuvre au nord du Prêcheur à travers une végétation luxuriante et majestueuse de cacaoiers, de gommiers et fromagers. 
 

 










 





Après une heure de marche qui croise la rivière, on accède à une belle cascade haute d'une vingtaine de mètres ! Pause rafraîchissante à souhait...




Après la marche retour, découverte des ruines de l'ancienne sucrerie tenue par la famille Tardon dont la fille Manon, héritière et occupante du domaine fut une figure de la résistance.
Née en 1913 d'une famille de notables mulâtres propriétaires de cette propriété de 700 hectares, elle suit de brillantes études d'histoire à la Sorbonne. En 1936, elle épouse Jack Sainte-Luce Banchelin, avocat au barreau de Paris avec qui elle mène une joyeuse vie mondaine et a deux enfants.
 







Quand la guerre éclate, les deux époux rentrent dans la Résistance.
Manon Tardon participe aux différents réseaux de la France Libre...


En 1946, de retour en Martinique, elle se bat pendant 15 ans pour récupérer le domaine familial de l'Anse couleuvre occupé par un locataire. Elle y passera sa retraite et y vivra en reclus jusqu'à sa mort mystérieuse à l'âge de 76 ans en chutant d'un escalier.

Blottie dans un petit coin retiré et discret entre forêt tropicale et mer des Caraïbes, l'habitation Couleuvre est désormais restaurée.

Sur la route du retour, l'habitation Céron est malheureusement fermée ! Ancienne manufacture de sucre et manioc, elle abrite aujourd'hui une production de cacao de luxe et un restaurant à l'excellente réputation... Dommage !
On déjeunera chez Alice au Prêcheur, une adresse qu'on vous déconseille fortement.
Au menu affiché, entre autres, une fricassée d'écrevisses pour 22€. On trouve ça bien cher comparé au plat du Fromager testé la veille... mais Alice nous affirme que tout est frais etc...
Les écrevisses se révéleront être de vulgaires gambas surgelées trop cuites. L'arnaque, quoi !
Interpellée à ce sujet, Alice ne dément pas et nous fait un prix... mais tout de même ! Déception...


Seconde déconvenue, le tombeau des Caraïbes à quelques kilomètres, site symbolique rappelant le destin tragique des dernières populations des Indiens Caraïbes. Les indigènes se seraient jetés de la falaise plutôt que de se soumettre aux premiers colons au XVIIè.
Le site, oeuvre d'un artiste local, présente peu d'intérêt même si le fait (ou la légende) reste digne d'un hommage.

 
Pour se consoler, direction la distillerie Depaz où on rachète quelques bouteilles pour les métros, comme si Manu Atea n'en était pas encore assez lesté !

On achèvera la journée par une balade en voiture du côté de Morne Rouge mais sous la pluie !









Saint Pierre et environs... Suite !

 C'était le 31 août !
 


Après la balade et un rapide détour par l'observatoire de la montagne Pelée, escale gourmande au réputé restaurant « Le Fromager », du nom du magnifique arbre ayant survécu à la catastrophe de 1902 !

Une excellente adresse pour des suggestions telles que le féroce d'avocat, le gratin de lambis puis la fameuse fricassée d'écrevisses (pour 15€ !), un vrai régal pour une note plus que raisonnable et une vue panoramique sur Saint-Pierre !

Après-midi consacrée au ravitaillement en rhum à la distillerie Neisson (on prétend que c'est le meilleur !) pour et nous-mêmes... et les copains Saintois, grands amateurs ! 


Puis, découverte du charmant petit bourg de Case Pilote. Son nom est un héritage amérindien, case (maison) et pilote du nom d'un chef caraïbe apprécié des Français.
Centre Améridien au centre du village
Cette commune s'est trouvée au coeur de tous les conflits qui ont marqué l'histoire de la Martinique à l'époque coloniale. A l'instar des antiques cités coloniales, les ruelles perpendiculaires agencées autour de la place centrale (et sa fontaine colorée décorée de coquilles saint Jacques) se croisent en bordure de mer.  
Vestige d'architecture des premiers colons, l'auberge du Varé aurait fait partie d'une sucrerie au début du XVIIè. Elle est actuellement en rénovation et peu visible... mais, bien que dissimulée, elle apparaît fantomatique, imprégnée de son histoire et belle.



Bellefontaine est un tranquille port de pêche dominé par la surprenante maison bateau Torgiléo, construite après-guerre par un certain Dubois qui y passait ses vacances familiales et avait récupéré en 1946 un bateau torpillé par les Allemands. Il en a fait sa maison. 


Tel un paquebot échoué sur la colline, l'intérieur est, paraît-il, entièrement aménagé comme un navire avec des cabines et un pont de promenade.

Le cimetière marin exposé au vent des alizés et animé du bruit des vagues mérite également un petit coup d'oeil pour sa disposition originale et ses céramiques blanches et noires.

Le Carbet doit aussi son nom à une appellation amérindienne, vaste case collective.
C'est ici que débarquèrent les membres de la Compagnie des Isles d'Amérique afin de coloniser les îles habitées par « les sauvages » bien après Christophe Colomb.

Nids tissés sur la plage du Carbet

Même s'il nous est difficile de le croire au vu de son paisible paysage, les témoignages précisent que les nouveaux arrivants sont d'abord découragés devant les pénibles obstacles, innombrables serpents et indigènes belliqueux. 

Quelques semaines plus tard, la seconde tentative verra la construction d'une maison en brique près de la rivière et d'une chapelle vers 1645.


 La longue plage de sable est très jolie et bordée de nombreux restaurants, preuve de sa réussite touristique. Paul Gaugin y aurait séjourné en 1887.

Saint Pierre de la Martinique... Le canal des esclaves !

 Le 29 août, départ des Saintes vers 7h destination Saint-Pierre de la Martinique.
Gigi à la gite en cuisine !
 
Notre amie Gigi est à bord pour cette nav... longue de 14h pour parcourir 70 miles !






Quelques heures de pétole sous le vent de la Dominique et un vent faible même dans le canal...
Bain de minuit au mouillage !




Le lendemain, balade avec Gigi dans la ville.








 On y retrouve les ruines du fameux théâtre et de la prison, dont le cachot du célèbre Cyparis, l'un des deux seuls survivants, miraculeusement sauvé des cendres grâce à cet enfermement dû à une bagarre avec un ami.


Atmosphère particulière dans cette cité au charme nostalgique dominée par la Pelée, sentinelle menaçante le plus souvent dissimulée dans les nuages.


Emotion inexplicable chargée de l'âme de cette capitale fondée en 1635, « petite Paris » autrefois florissante, aujourd'hui oubliée, anéantie par l'éruption du 8 mai 1902 détruisant près de 3000 habitations.


Deux rues principales en sens unique traversent la ville bruyante des moteurs d'automobiles et des nombreux camions. Peu d'animation, peu de boutiques, une vie simple marquée par le petit marché matinal quotidien du front de mer sous les vieilles halles en fer forgé. Grand marché le samedi matin, paraît-il !


Gigi nous quitte par le bateau Jeans qui la ramènera aux Saintes en 3 heures et nous prolongeons notre séjour.






La Pelée !
L'après-midi, marche vers le Centre de Découverte des Sciences de la Terre situé à l'extérieur de la ville, où nous nous rendons à pied et en stop.


Immense structure au budget sans doute conséquent, visite intéressante mais quelque peu décevante. Pas de film, ni d'audio-guide comme prévus... et des expositions somme toute assez sommaires.

Le 31 août, lever matinal pour disposer d'une petite voiture de location (25€ la journée) grâce à Victor Mélézan dont nous finissons par trouver le contact au 06 96 22 66 62. Il s'occupe de ses gîtes et restaurant dans son domaine «Les Amours de la Montagne Pelée» à quelques kilomètres de la ville sur la route de Fonds St Denis.

 













Direction le canal de Beauregard, appelé « canal des esclaves », pour une rando d'environ 3h de marche le long d'un chemin d'irrigation construit au XVIIIè. L'essentiel de la marche se fait sur le muret du canal avec un précipice atteignant les 100m par endroits ! (Même pas peur, le JA !)


Cascade du Saut de l'eau




 









Cadre rafraîchissant, végétation luxuriante, crabes de terre colorés... et jolis points de vue sur les pitons et mornes.