Mayreau
Nous gagnons l'île voisine de 4 milles
au moteur, pas un souffle de vent ! Et pénétrons dans la magnifique
Salt Whistle Bay au nord de Mayreau. On peut s'approcher du bord
(moins de 2 m de fond) pour bénéficier d'un mouillage moins
rouleur.
Nous sommes rejoints dans l'après-midi
par l'équipage de Frakass croisé à Bequia et Canouan.
Petit bain pour l'appétit. |
Une bien petite île pour une longue
histoire ! Sa population est en majorité catholique, ce qui est un
anachronisme dans cette région marquée par le culte réformé.
Cette foi spécifique vient des anciens esclaves de colons français.
Ces derniers propriétaires de l'île dès la fin du XVIIIè siècle,
tentèrent de rentabiliser les maigres ressources par esclaves
interposés et maltraités. S'en suivirent révoltes et répressions.
Pourtant bien après l'abolition de l'esclavage, anciens maîtres et
esclaves continuèrent de cohabiter sur leur minuscule caillou, les
seconds dépendant toujours des premiers.
Vue de la terrasse ! |
Un demi siècle plus tard, un
instituteur venu de St Vincent se vengea en séduisant la fille du
maître des lieux pour l'épouser et la séquestrer, assurant du même
coup sa descendance et sa main mise sur l'île !
La population restait néanmoins
toujours aussi pauvre malgré les habiles pêcheurs sur les Tobago.
Le problème de l'eau douce fut résolu
grâce au Père Divonne qui insuffla outre la bonne parole le courage
nécessaire à la construction à main nue et à flanc de colline un
grand récupérateur d'eau collectif.
Menu du bord : queues de langoustes, tagliatelles, petits légumes... |
Sur ce, les propriétaires acceptèrent
la promotion par un canadien d'un petit complexe hôtelier dont les
bungalows sont dissimulés dans les frondaisons du croissant de
sable.
Les cases se sont maçonnées et
certains pêcheurs transformés en restaurateurs pour régaler les
plaisanciers de passage.
Récemment, les propriétaires, dans un
surprenant élan de générosité, ont fait don aux habitants des
terres qu'ils occupaient.