vendredi 28 août 2015

Mercredi 26 août

Mayreau
Nous gagnons l'île voisine de 4 milles au moteur, pas un souffle de vent ! Et pénétrons dans la magnifique Salt Whistle Bay au nord de Mayreau. On peut s'approcher du bord (moins de 2 m de fond) pour bénéficier d'un mouillage moins rouleur.
Des bouées payantes sont disponibles également. Accueil souriant des boat-boys.
Nous sommes rejoints dans l'après-midi par l'équipage de Frakass croisé à Bequia et Canouan.

Petit bain pour l'appétit.
Une bien petite île pour une longue histoire ! Sa population est en majorité catholique, ce qui est un anachronisme dans cette région marquée par le culte réformé. Cette foi spécifique vient des anciens esclaves de colons français. Ces derniers propriétaires de l'île dès la fin du XVIIIè siècle, tentèrent de rentabiliser les maigres ressources par esclaves interposés et maltraités. S'en suivirent révoltes et répressions. Pourtant bien après l'abolition de l'esclavage, anciens maîtres et esclaves continuèrent de cohabiter sur leur minuscule caillou, les seconds dépendant toujours des premiers.
Vue de la terrasse !
Un demi siècle plus tard, un instituteur venu de St Vincent se vengea en séduisant la fille du maître des lieux pour l'épouser et la séquestrer, assurant du même coup sa descendance et sa main mise sur l'île !
La population restait néanmoins toujours aussi pauvre malgré les habiles pêcheurs sur les Tobago.
Le problème de l'eau douce fut résolu grâce au Père Divonne qui insuffla outre la bonne parole le courage nécessaire à la construction à main nue et à flanc de colline un grand récupérateur d'eau collectif.
Menu du bord : queues de langoustes, tagliatelles, petits légumes...
Sur ce, les propriétaires acceptèrent la promotion par un canadien d'un petit complexe hôtelier dont les bungalows sont dissimulés dans les frondaisons du croissant de sable.
Les cases se sont maçonnées et certains pêcheurs transformés en restaurateurs pour régaler les plaisanciers de passage.
Récemment, les propriétaires, dans un surprenant élan de générosité, ont fait don aux habitants des terres qu'ils occupaient.

Mardi 25 août

A Canouan
Départ pour un coup de scène !

Notre marche nous mène jusqu'à The Pool de l'autre côté de l'île, c'est là que l'on trouve une longue barrière de corail interrompue par une grande passe vers le large. Il est possible d'y mouiller par 3 ou 4 mètres de fond.
En revanche, attention pour la baignade ou le snorkelling, c'est peuplé... d'oursins !


La moitié de l'île est privée, côté Carenage Bay au vent de l'île, et appartient à un riche italien qui a investi dans les années 90 pour y monter un resort avec cottages, casino et golf 18 trous.
Deux mondes sur moins de 10 km2 de terre !

En fin d'après-midi, nous marchons vers le cimetière et Friend Ship Bay avec vue sur les Tobago Cays et Mayreau. 


Là, non loin de l'aérodrome déjà agrandi, se situe la construction de la future marina.

Le projet mené par un irlandais et une équipe internationale a démarré depuis 5 ans déjà et doit se poursuivre pour les 3 prochaines années.
Port prévu pour accueillir une centaine de bateaux dont de grands yachts dans un bassin alimenté par un canal, des boutiques, club de plongée, villas...
Nous profitons d'une visite guidée en pick up 4x4 par Forester, un écossais plongeur spécialisé dans les explosifs, qui travaille au chantier. L'accès y est normalement interdit à toute personne étrangère.
Visite très intéressante et nous viendrons vérifier de temps à autre l'avancement des travaux bien sûr ! Il nous raccompagne même jusqu'au village puisqu'il a fini sa journée de travail...
Pause rafraîchissante chez One Love, jeune homme très chaleureux et commerçant que l'on vous conseille. On peut aussi y manger (de la langouste, comme nous ce soir-là à bord de Manu Atea !) en haute saison.

Lundi 24 août

Vers Canouan
Dès le lendemain, après les formalités de police et de douane (35EC$/pers), nous repartons vers Canouan mais le vent est bien faible et devons faire la moitié de la route soit 2 heures et demie au moteur. Nous posons la pioche dans la baie de Charlestown pour éviter une bouée à 70EC$.
Mais l'accueil du jeune Sham est néanmoins des plus sympathiques.

Résultat de la pêche à l'épervier


Le terrain de foot : l’embarcadère. Sortie de terrain : on plonge...
Nous ferons rapidement la connaissance de William qui nous vend des burgots, genre de bulots, pour 20 EC$ les 4, le 5è offert ! Cuits à la cocotte minute et frits à l'huile d'olive suivant ses conseils, les bestioles s'avèrent être des dures à cuire et la mastication restera difficile ! 
Ce ne sera pas une révélation que cette première expérience. 
Il nous vend aussi des langoustes qu'il nous rapportera le lendemain (2 pour 30EC$ et la petite 3è offerte)...

Balade dans le village, première impression positive, nice people ! 
Chacun vous sourit, vous salue.
L'île n'a rien d'exceptionnelle, les habitations sont d'une grande simplicité, voire des plus modestes.
Une bière locale Hairouan dans le Hill Top bar et nous papotons avec son jeune patron fort sympathique lui aussi.
Seules les installations de l'hôtel restaurant le Tamarind sont remarquables par leur luxe et leur prix !

Dimanche 23 août

Route vers Bequia, 
nous préférons éviter Saint-Vincent peu recommandable ces derniers temps, paraît-il. 

Pourtant il semblerait que Châteaubelair et quelques autres baies soient à nouveau fréquentables sans danger.
Après une nav des plus cool, au largue (c'est rare !) et une jolie petite daurade de 1,5 à 2 kg environ, nous mouillons dans la baie de Port-Elizabeth comme lors de notre première arrivée dans les Caraïbes.
L'endroit est vraiment joli, les maisons néo-coloniales créoles colorées et charmantes...
La population y est majoritairement de descendants de souche africaine et d'anciens colons européens principalement écossais et français.

Samedi 22 août

Retour en mer
Après 3 nuits à la marina et les retrouvailles bien sympathiques avec Hervé, Sandrine et Victor (+ le petit deuxième doit naître mi-janvier...), nous quittons la Martinique sous gennak (après avoir tenté sans succès le spi qui allait bien mais refus de 30° et 10 nds de plus...) pour notre descente vers les Grenadines via Sainte Lucie pour une première étape, dans l'anse des deux pitons.
Retardés dans la nav comme d'habitude ces derniers temps par quelques marches arrières obligatoires pour décharger les safrans et la quille des nombreuses sargasses (sales garces, dit JA qui nous font perdre jqa 2nds, font prendre une sacré dérive) qui s'y accumulent et gênent considérablement le pilotage du canot !
Sans compter un petit demi-tour pour repêcher le chapeau (indispensable sous ces latitudes !) de JA tombé à l'eau lors d'une manœuvre...



Arrivée tout d'abord dans l'anse de la Soufrière où nous sommes accueillis par un peu charmant boat-boy (ou bad-boy ?) qui nous propose une bouée d'amarrage à 80 puis 40EC$ ! Nous n'avons que des euros à bord et vexé que l'on refuse son offre jugée excessive, il fait les gros yeux pour tenter de nous impressionner... 

Désagréable ! Nous poursuivons dans la baie suivante aux deux Pitons et prenons l'une des bouées disponibles jusqu'au petit matin.

Mercredi 19 août

Vers le Marin
De bon matin, nous mettons route vers le Marin.
Pas beaucoup de vent avant la baie de Fort de France.
Nous faisons une courte pause déjeuner sur bouée à Petite Anse d'Arlet. 
Nav sans problème, vent variable le long de la côte mais arrivée sans besoin de tirer de nombreux bords entre le Diamant et le cul de sac marin.
Arrivée vers 16h à la marina ! 
A peine entrés, on y croise Florence et Michel toujours fidèles à leur poste de couturiers de sellerie marine.

Lundi 17 et mardi 18 août

Départ de Terre-de-haut 
Direction la Dominique par un vent d'est de 20 nds et un peu de mer pour une escale nocturne à Portsmouth. Pêche d'un petit barracuda que l'on offre à l'arrivée au boat-boy venu nous accueillir.

Le lendemain, peu de moteur sous l'île accompagnés par quelques dauphins et globicéphales. 

 
Nous mettons en panne devant Soufrière Bay 
histoire de déjeuner tranquille.


S'en suit la traversée du Channel Dominica avec du vent GV 1ris et génois et un peu de mer... certaine sont à l'abri et toujours les mêmes qui se font mouiller (non même pas vrai !).
Route vers St Pierre de la Martinique où nous arrivons vers 17 h. Nous sommes contraints d'emprunter une bouée au club de plongée (sans autorisation !) car notre télécommande de guindeau ne fonctionne plus... un achat de plus à prévoir au Marin.
Pêche d'une jolie daurade coryphène de 3 kg environ. Parfait pour ces prochains jours.
Notre petite sorcière (leurre), pourtant bien déchiquetée, est bien efficace, ma foi !