On s'occupe comme on peut et pas forcément comme on voudrait.
Il faut se répartir les tâches. Jean-Alain veut nettoyer le
bateau, réaliser sans tarder des travaux d'entretien et vérifier l'état général
de Manu-Atea. Odile et Bernard feront les
courses. Pour sa part, François a décidé d'aller à l'hôpital pour passer des
radios et vérifier qu'il n'a pas de côtes cassées ou même fêlées. Marie-Joé le
chaperonne, craignant de le laisser livré à des hordes de Barbadiens
anglophones. L'attente annoncée est de minimum trois heures sans qu'on sache si
cela inclut la totalité des examens. Aussi décident-ils rapidement d'aller
plutôt consulter un médecin libéral, bien avant de lire les nombreuses
pancartes de prévention de la violence affichées aux différentes entrées de
l'hôpital… Visiblement la forte consommation locale de rhum et la facile circulation des armes
produit ses effets!
Donc, direction le yachting-club à environ trois kilomètres
qui nous avait signalé hier au soir la présence d'un médecin aux alentours. Il
fait déjà chaud et la marche paraît longue. Petits renseignements administratifs,
annonce du coût de la consultation à payer en liquide (100 $barbadiens,
soit environ 45€) et Madame Mather, le docteur, nous reçoit. Elle confirme
l'indication d'une radio et les voilà repartis à pieds à la recherche du
laboratoire. Le recours à un taxi sera nécessaire car les indications étaient
approximatives. Renseignements administratifs à nouveau, paiement de 350 barbados, longue attente, radios, puis longue attente à nouveau. Il est déjà
13H15. Retour au cabinet et le médecin conclut qu'il s'agit seulement d'un
important traumatisme musculaire. Passage à la pharmacie, retour dans le centre
de la ville en taxi collectif pour retrouver vers 15H00 le reste de l'équipage qui
attend pour déjeuner près de la gare routière. Le bruit et la forte consommation
d'alcool nous incite à choisir un endroit plus paisible. Nous trouvons un petit
resto dans le vieux quartier historique (et pauvre) situé à proximité.
Accueil chaleureux, repas très copieux d'agneau ou poisson. Glaces et cafés
dans un Chefrette (fast-food barbadiens).
Nous décidons en commun de ne pas nous attarder à La
Barbade. Peut-être faudrait-il quitter Bridgetown pour aller à la découverte de
l'intérieur de l'ile mais l'envie nous manque. L'ambiance de l'île ne nous
enchante pas et, de plus, nous avons l'impression de passer pour des pigeons en
toute occasion. Cela avait commencé pour Odile dès son arrivée à Fort de
France. Lorsqu'elle a annoncé son intention de se rendre à La Barbade pour
embarquer sur Manu-Atea, la compagnie aérienne a mis en avant que les autorités
barbadiennes de l'immigration ne la laisseraient pas débarquer si elle ne
possédait pas de billet avion retour. Elle a bien tenté d'opposer qu'elle
rejoignait un bateau pour aller ensuite sur d'autres îles canariennes et
présenter une attestation de Jean-Alain, en qualité de capitaine, comme quoi
elle embarquait bien sur Manu-Atea, rien n'y a fait. Question de pure forme car
Jean-Alain aurait dû aller l'attendre à l'aéroport et attester physiquement
l'embarquement et le programme, mais…. nous étions encore occupés à traverser
l'Atlantique! Ainsi a-t-elle a dû s'acquitter d'un billet d'avion La Barbade-La
Martinique pour le 03 mars…alors qu'elle avait sur soi le billet électronique
retour Fort de France-Paris le 24 février… Ici, Ubu serait le plus heureux des rois!
Retour donc sur Manu-Atea pour préparer le programme du
lendemain en vue du départ pour une île des Grenadines, Bequia (prononcer
Béquouè car vous êtes en zone d'influence anglo-saxonne). Petite soupe et coucher tôt comme à
l'habitude.