Soufrière
Dès le lendemain, nous passons à la baie voisine qui abrite
la petite ville de Soufrière, du nom de son volcan. Charmant mouillage sur
bouée où nous sommes accueillis dès l'entrée dans la baie par Captain Bob qui
nous vend non seulement ses services d'amarrage mais encore tout ce qu'on
voudrait bien acheter. Il est intarissable et comme le client est rare ces
temps-ci, il ne nous lâche pas facilement.
On finit par accepter la vente d'une
dorade coryphène pour 70 EC$ les 3 livres et demie, après négociation. On a tout
de même bien du mal à lui faire entendre qu'on ne souhaite pas ses services de
taxi et de guide pour le volcan...
Nous nous rendons sans tarder à la ville en annexe après
avoir accosté au ponton bien gardé par les autorités locales. Visite aux
bureaux des douanes et de l'immigration (eh oui, encore !) pour faire la
clearance d'entrée et de sortie en même temps (si le séjour n'excède pas 3
jours, c'est possible !)
On déambule ensuite dans cette jolie petite bourgade à
l'ambiance simple et très agréable. Les gens sont gentils et serviables. On s'y
sent de suite bien...
Rien à voir avec les ambiances de Bequia et St Vincent. Cela
fait du bien, enfin ! C'est comme ça qu'on s'imaginait les Caraïbes ! La ville
a été fondée en 1746 par les Français et on l'appelle la capitale française de
l'île. Il est amusant d'entendre quelques personnes dire bonjour en français
sur le seuil d'entrée des magasins. Un signe de plus, on y trouve du bon pain
comme chez nous, dis-donc ! On est bien contents... Ras le bol du pain de mie !
Les maisons de la ville sont misérables et délabrées. Mais
la plupart ont dû être très jolies autrefois, en témoignent certains ornements
délicats et tarabiscotés. Le séjour mériterait d'être prolongé mais... On y
reviendra sûrement lors de notre descente dans les Grenadines du sud !
Après un bon repas dans un petit resto local pas cher du
tout(pour 80 EC$ à 5), on trouve du pain dans le fournil même du boulanger. On
le récupérera à notre retour de balade.
Un petit café dans une pâtisserie et nous voilà partis à
pieds (45 minutes) vers le fameux volcan, principal attraction de l'île.
Les sources sulfureuses présentent un espace lunaire,
ponctué de de mares de boue en ébullition
et de fumerolles projetant des gaz sulfureux à
l'origine de dépôts minéraux aunes qui recouvrent la zone. Une faible odeur
d'oeuf pourri se dégage, caractéristique du sulfure d'hydrogène. Ces émanations
de gaz s'échappent par la crûte fissurée d'un cratère effondré en cet
endroit-là d'environ 3 ha,
résultant d'une gigantesque éruption volcanique qui s'est produite il y a 40
000 ans.
Il était autrefois possible de longer ces cheminées
sulfureuses avant qu'un guide conduisant des
touristes allemands ne tombe jusqu'à la taille dans une de ces flaques
bouillantes. Il survécut, nous rassure notre guide qui parle le
français
banane, comme elle dit. Mais depuis la visite est sécurisée et ne se fait
que depuis certains points aménagés.
La dernière éruption remonte à 1780. Au XVIIIe, les Français
fabriquaient de la poudre, des allumettes et certains produits pharmaceutiques
à partir du soufre local, comme on peut le découvrir à côté de l'histoire
géologique et historique du peuplement de l'île, dans le centre
d'interprétation qui achève la visite du site.