mardi 6 août 2013

Samedi 3 août : Fuerteventura

Troisième jour et dernier jour de balade en voiture. On démarre tard et on se contente d'un petit tour sur la côte nord ouest à El puertito de Los Molinos, un endroit bien sympathique, tout simple et joli, avec sa plage coincée entre deux zones rocheuses. Bien à l'écart de la masse touristique du reste de l'île, les habitués viennent ici quelques jours de vacances en caravanes.
Resto conseillé par un policier, Antonio Canon, rencontré sur le port de Morro Jable, c'est la Casa de Luis, à l'entrée de la ville de Tiscamanita peu avant Tuineje. On y passera quand même 2 heures, le temps d'une bonne cuisine familiale, pour y déguster de la carne frita de cabrito accompagnée de toutes fines allumettes frites. Excellent ! Le patron nous fait goûter en plus la carne de cabra en sauce... Très bon aussi ! On termine par un bienmesabé, une spécialité canarienne déjà testée, un mélange d'amandes, miel, chocolat. On repart gavés pour la journée !
Avant de rentrer à Corralejo rendre la voiture de loc, rapide détour vers Pozo Negro sur la côte est pour quelques minutes de repos sur la plage. Lieu très ordinaire qui ne vaut pas spécialement le déplacement...

Vendredi 2 août : Fuerteventura

Le sud du sud...
Route directe vers Morro Jable, ville éminemment touristique, peuplée essentiellement de teutons, nous a-t-on dit... des immeubles, des hôtels, des boutiques, la longue plage... Bref, beurk !
Rapide halte tout de même au port de plaisance qui offre un ponton non relié à la terre. Peu de bateaux en fait !
Une longue piste de 40 minutes nous emmène loin de l'agitation de Morro Jable, à Cofete et sa magnifique plage au milieu de nulle part. Un hameau composé de quelques bâtisses ou baraques hérissées d'éoliennes, un resto-bar... et rien d'autre ! Ah si, au loin, la villa Winter au pied du mont Jandia (807 m), construite par le mystérieux protégé allemand de Franco, Gustav Winter. Pendant le troisième Reich, celui-ci aurait entretenu pour la marine allemande une base de sous-marins au sud-ouest de Fuerteventura. On n'imagine mal où vu l'agitation de la mer dans ces endroits...
Ne reculant devant aucun sacrifice, nous poussons jusqu'au bout de l'île, soit le bout de monde ! El Puertito de la Cruz, adorable village perdu loin de tout. Tranquillité et nature assurée ! Le phare de Jandia semble abandonné mais fonctionne néanmoins toujours...
Au retour, repas à Las Playitas près de Gran Tarajal, très joli village épargné par le tourisme sauvage dans un cadre rocheux le préservant. Ambiance familiale. Un seul resort hôtel mais à distance...

Jeudi 1er août : Fuerteventura

Le centre de l'île
Route vers La Oliva, puis Tindaya, village sans intérêt hormis le fait qu'il soit situé au pied du volcan du même nom qui culmine à 401 m. Cette montagne brun rougeâtre était sacrée pour les Guanches. Récemment, on y aurait découvert, gravées dans la roche, d'énigmatiques séries d'empreintes de pied stylisées. Le sommet constituait sans doute un lieu de culte, d'autant que le Fuyi-Yama des Canaries, le Teide à Tenerife, se profile (paraît-il !) au loin ! On produit ici du fromage de chèvre, qu'on ne goûtera pas.
En direction du sud, à la sortie de Tefia, l'écomusée de La Alcogida... A priori, on n'aime pas beaucoup ce genre de musée mais on s'arrête quand-même, histoire d'infirmer éventuellement cette idée préconçue... Eh bien, ça se confirme, les écomusées sont tous aussi ennuyeux les uns que les autres ! Bon, il est vrai que l'on est entré dans une seule de ces pseudo-fermes reconstituées pour le touriste, témoin de l'habitat passé du paysan canarien ! Aucun intérêt... merci l'Europe pour son généreux financement !
En pleine montagne, nous faisons un arrêt au Mirador de Morro Velosa aménagé par la nièce de César Manrique, Blanca Cabrera. Sans parler de la vue panoramique qu'offre le bâtiment, c'est un centre d'interprétation intéressant du point de vue de l'origine volcanique de l'archipel et de l'histoire de l'île.
Poursuivons vers Betancuria, première capitale de Fuerte. Fondée en 1405 par le conquérant Béthencourt (toujours le même !) et capitale jusqu'en 1835, la ville conserve trace de son illustre passé. 

Tous les touristes posent comme ça, alors pourquoi pas nous ?
De belles demeures, un couvent en ruines, une ancienne noria, la Iglesia et la Casa de Santa Maria, magnifique demeure seigneuriale transformée en resto chic. Nous nous contenterons personnellement du resto plus modeste de la Princess Arminda au charmant décor pour y goûter la spécialité locale, la carne de cabra, servie par l'un des descendants de la noble famille propriétaire de cette casa historique !
Petite pause dans la vallée-palmeraie de Vega de Rio Palmas, après un circuit dans des paysages grandioses de montagnes aux teintes ocres rouges et jaunes. De là, on aperçoit le barrage du lac Embalse de las Peñitas construit à l'époque de Franco qui ne retient apparemment plus guère d'eau aujourd'hui. De charmants petites bestioles viennent là nous saluer... pas craintives du tout ! A priori, ça ressemble à de petits écureuils !
C'est ensuite par une série d'épingles à cheveux que l'on parvient à Pajara avant de se détourner vers Ajuy, mignonnet petit village. Un sentier côtier relie par la côte rocheuse la plage à l'ancien port de pêche... mais attention, arnaque !! Il se trouve en cours de chemin deux individus installés à une petite table chargée de cailloux précieux arborant un panneau « Propriedad privada » qui font barrage. Après discussion, il semblerait vouloir vous faire payer un droit de passage. On n'insiste pas et on fait demi-tour.
La plage de la caleta negra est cependant bien agréable pour une baignade (MJ) et une petite sieste lecture (JA). Et c'est reparti ! Route vers l'isthme del Jable et La Pared, où nombre d'étrangers ont fait bâtir de grandes résidences secondaires. La plage del Viejo rey au sable clair, très jolie, est un rendez-vous de surfers. Mais l'endroit reste déconcertant et décalé dans ce paysage sauvage.
Le nom de La Pared (le mur) fait, semble-t-il, référence à un mur qui séparait la péninsule de Jandia au reste de l'île à l'époque des Guanches.
On termine la journée par Gran Trajaral, ville moyenne sans prétention mais qui respire l'authenticité. Une promenade certes touristique borde la plage avec ses multiples restos mais l'atmosphère est conviviale. On y restera d'ailleurs pour passer la soirée et, sur les conseils de notre ami Manu (un connaisseur !!), y manger une pizza (là où trône un gros cornet de glace en plastique !). 


Et, autre satisfaction à Gran Tarajal, nous y avons enfin déniché l'introuvable pompe à eau. Notre quête commençait pourtant à s'identifier à celle du Graal... On ne vous pas le nombre de ferreterias ou de supermercados visités en vain, et tout ça pour trouver la fameuse dans le premier chinois de cette ville ! Nous voilà comblés... Gran Tarajal, on t'aime bien ! De magnifiques grafs bonifient les pignons d'immeubles quelconques.

Du 30 au 31 juillet : Fuerteventura

Corralejo
30 minutes de moteur pour passer sur Corralejo juste en face de Lobos. Personne pour nous accueillir au port mais quelques places libres... C'est un port d'état, donc peu cher (11 € pour nous par jour).
Corralejo est une ville très touristique dédiée au surf, windsurf, kitesurf... Boutiques branchées et bazars se partagent le marché du touriste européen. Pas mal de français, d'allemands ou américains... La ville n'a rien d'attachant et est encerclée de grands espaces d'apparts-hôtels dans un environnement peu soigné !
Cela se répète d'ailleurs dans d'autres endroits de l'île où l'on devine des travaux d'aménagements faits à la hâte et parfois laissés en cours. Dommage !
Ceci dit, nous avons trouvé sans difficulté une bonne petite cantine, La Lonja juste sur l port, c'est le resto de la coopérative de pêche ! Pas cher et très bon, on recommande en particulier las puntillas.
A notre arrivée, nous sommes passés voir Stéphanie et Didier, propriétaires de deux magasins de surf Paradise dans la ville. Nous les avions rencontrés cet hiver alors qu'ils passaient quelques jours à la Graciosa. Leur bébé va naître ces jours-ci...
Après quelques difficultés pour trouver une voiture de loc disponible, nous finissons par faire affaire avec Cicar dans le centre ville qui nous réserve un véhicule à l'aéroport (3 jours minimum pour 102 €) avec possibilité de le rendre en centre ville.

Le nord ouest
Découverte de l'île dès le mercredi soir. Direction le nord, vers El Cotillo à l'ouest. Ce village au port naturel pour la pêche et l'exportation de la chaux calcinée sur place a un certain charme grâce à son vieux quartier où se côtoient quelques petits restos. Cependant, non loin un immense centre d'accueil touristique qui semble inachevé ! Vers le phare de Toston, une large route bordée de réverbères au beau milieu du désert mène... nulle part !
Tristesse et désolation se dégagent de ce paysage assez rude.
Au phare, il est intéressant de remarquer la grande réserve d'eau de pluie, le souci de l'île ayant été et étant probablement toujours l'alimentation en eau.
La route nous conduit à Lajarès, rendez-vous de quelques surfers au Canela café... puis La Oliva.
Petite ville de l'intérieur de l'île, elle fut le centre du pouvoir politique de Fuerte au milieu du XIXe. Quelques demeures restaurées en témoignent. La ville apparaît peu vivante, sans centre bourg.
L'intérêt de la localité réside dans sa grande église blanche à trois nefs, l'Iglesia de Nuestra Senora de Candelaria avec son clocher carré visible de loin.

La Casa de los Coroneles est un autre de ses atouts. Cet édifice abritait autrefois les gouverneurs militaires de l'île. Cette fonction était hériditaire au sein de la famille Cabrera-Béthencourt, descendants du Normand Jean de Béthencourt. Tout près, nous ne pourrons admirer les expos du Centro de Arte Canario Casa Mané fermé à cette heure du soir (ferme à 17 h).