vendredi 7 septembre 2012

Jeudi 6 septembre

Petite pêche, petite nav

Matinée à nouveau studieuse consacrée à l'écriture pour MJ, JA gère ses mails puis s'occupe de ranger le bateau pour le départ vers Sao Jorge programmé à 14 h après le déjeuner. 
A l'heure précise (incroyable !), nous faisons route au moteur. Peu de temps après Madalena, pause pour pêcher à la canne à pêche au jig , nous sommes en effet sur un haut-fond repéré sur la carte. Plusieurs allers-retours à la dérive sur la zone pour attraper une sorte de vive pour MJ, que l'on relâchera faute de pouvoir l'identifier, et un poisson-porc (baliste) pour JA, plus chanceux! MJ y laissera deux leurres... Elle n'a plus qu'à aller compléter le repas du lendemain à la poissonnerie et à se rendre au magasin de pêche !
Arrivée à Velas vers 19 h, après une nav au moteur et deux brèves tentatives au génois. Très peu de vent et de face qui plus est ! Accueil au ponton par le fidèle et souriant José venu tout spécialement nous souhaiter la bienvenue en dehors de ses heures de travail. Martine et Gérard débarquent plus tard du ferry venant de São Roque de Pico où ils ont passé la journée.

Mercredi 5 septembre 2012

Sous l’œil du Pico

Aujourd'hui, c'est rando au programme ! C'est décidé, on va faire du stop vers le centre de l'île au Lagoa do Capitão et descendre en marchant vers São Roque situé sur la côte nord. On se dirige tranquillement aux alentours de 11 h vers la route de la montagne mais on nous fait remarquer qu'il n'y a guère de circulation sur cette route, à part les tracteurs et les vaches. Alors, on fait demi-tour pour pointer le pouce en direction de São Roque et puis on essaiera de gagner la montagne jusqu'au point de départ de la fameuse rando.
 Après quelques essais non concluants, on baisse le pouce devant une voiture blanche qui nous semble être un taxi.. Mais non, on se reprend et le gars s'arrête en catastrophe. En fait, Elder fera carrément le taxi pour nous faisant route par les chemins de traverse qu'il connaît comme sa poche. 
Il allait jusqu'à Bandeiras mais finalement nous conduit au lac après un détour touristique vers le Pico d'Urze qu'il affectionne particulièrement et où il a emmené son épouse les yeux bandés pour lui faire la surprise de la splendide vue sur Pico. Il prend un réel plaisir à nous faire découvrir son île en musique (radio à fond!) ponctuée de conversation en portugais (eh ! on progresse...) et de ses rires aigus.
Nous démarrons sur du plat après un pique-nique commémoratif au bord du lac Capitão (nous y étions l'an dernier avec Vivi et Jean Luc, émotion !). Lac toujours aussi ordinaire même sous le soleil, la dernière fois il chagrinait... Le plat se transforme rapidement en sentier pentu caillouteux et humide en sous-bois. Aucune vue panoramique et on passe son temps à surveiller ses pieds pour qu'ils ne dérapent point ! Et, c'est fatigant. Au bout de 2 h, on en a plein les pattes et on écourte la dernière partie pour faire à nouveau du stop vers São Roque. A peine a-t-on levé le pouce, qu'un pick-up conduit par une allemande ayant élu domicile à Pico depuis 11 ans s'arrête pour nous embarquer. 
Parfait, une petite pause (à nouveau commémorative) au bar du port de São Roque, et c'est reparti pour du stop. Une jeune femme et son bébé, puis on charge le plateau d'un pick-up piloté par un bad boy des Hells Angels tatoué et barbu à la ZZ Top !!
On s'était prévu un troisième temps commémoratif au resto O Ancoradouro qui a la mauvaise idée de fermer le mercredi. Ce sera donc petit dîner pénard au mouillage et écriture pour vous...

Mardi 4 août 2012

Horta, tourné aussi vers la pêche
Comme à l'habitude, nous prenons notre temps le matin puis sortons faire une ou deux courses chez le ship, genre amortisseurs de quai par exemple ! Et, il est bien vite l'heure de retrouver Gonçalo pour un déjeuner au café Volga qui nous sert un menu complet, café compris pour 6,50 € (mais sans dessert, regrette JA, le pas sage). 
Dans le cadre de son travail, il embarque demain pour 2 ou 3 jours sur un bateau de pêche avec une équipe de tournage canadienne filmant pour «1 000 images pour ma planète». Après le déjeuner, il nous entraîne sur les quais des bateaux de pêche pour nous faire découvrir les bateaux sur lesquels il part habituellement en investigation marine. Toujours intéressant de découvrir 

- la préparation des palangres aux centaines d'hameçons mais ici ce sont des palangres de surface
- le poisson débarqué, en l'occurrence des requins, espadons etc congelés et dépouillés de leurs ailerons et queues directement dans un conteneur frigo. Devinez la destination...
Après-midi pédalage en ville, achat d'un nouveau tee-shirt pour JA (et encore un !!) et tentative pour faire réparer son vélo qui a encore deux rayons pétés. A notre retour, nous préparons rapidement Manu Atea (enfin, surtout JA car MJ est entreprise dans une conversation in english avec le voisin de ponton canadien, Adam... Ben voyons !) pour une longue nav au moteur (si peu de vent et dans le nez !) de 4 milles juste en face , vers Madalena do Pico où nous mouillons vers 20 h.

Nous sommes seuls, si on peut dire, car les travaux de la digue, toujours pas terminés, se poursuivent jusque tard dans la soirée. Mais, pas très gênant, cela ne nous empêche pas de dîner en terrasse !

mercredi 5 septembre 2012

Dimanche 2 et lundi 3 septembre 2012

Horta, le retour.
Nos pauvres voisins de port, le Big Eagle de San Marin
C'est à 9h, exactement 24 heures plus tard, que nous arrivons au port de Horta do Faïal. Journée tranquille avec une bonne sieste pour récupérer de la nav. Ambiance radicalement différente bien sûr du séjour précédent ! Ici, c'est une grande marina qui brasse un nombre encore important de voyageurs des mers malgré la saison avancée.
Atmosphère citadine mais à échelle très humaine tout de même. Nous retrouvons le fidèle Emidio au bar de la marina pour papotage et café. C'est une figure locale, il s'occupe des bateaux et fait divers petits boulots pour les uns et les autres. C'est un ancien coureur de renom, qui a eu ses heures de gloire mais se limite maintenant à la plaisance. Le soir, envie de trainer en ville et de se poser pour prendre un verre, ce que nous faisons juste en face à l'International. Nous nous laissons même tenter par une petite pizza agrémentée de frites, façon snack, rien de plus !
Les journées se suivent et se ressemblent. Bricolage pour l'un, écriture et skype pour entretien presse et famille pour l'autre. Mais on prend surtout le temps de déambuler, ou plutôt de pédaler dans la cité... chez les ships, magasins de bricolage, ou vendeur de tee-shirts pour JA !!
Le Grand Bleu
Au détour d'une rue, nous nous faisons doubler par Gonçalo rencontré à Flores avec sa bande de copains (voir épisode du dimanche 26 août). Pas vraiment une surprise car nous avions prévu de nous retrouver ici et il s'apprêtait justement à passer nous voir au bateau en sortant du travail. Il est biologiste marin au Centre océanographique d'Horta.
Rendez-vous est pris pour le déjeuner du lendemain. En soirée, nous trainons sur les pontons, histoire de faire les curieux et de voir ce que ramènent les bateaux de la pêche au gros. Justement, deux d'entre eux viennent de rentrer au port. L'un rapporte un caisson chargé de multiples poissons de taille moyenne. L'autre a pêché deux marlins qu'il a relâchés et son pilote tente en apnée de réparer les anodes de son arbre d'hélice. Pas commode. JA sert d'assistant technique pour le narguilé, un vulgaire bout de tuyau d'arrosage, pendant une bonne demi-heure ! Il est quand même moniteur de plongée, non ?? 
Pendant ce temps, MJ admire un jeune homme qui s'évertue, non sans succès, à attraper à la main les petits poissons du port en les appâtant avec du pain.
Dans la foulée, nous sortons chez Peter'Café pour ne pas déroger à la Grande tradition des voileux.. Non, mais tout simplement, c'est un endroit assez agréable avec vue sur le port, la musique et les plats y sont de qualité correcte, malgré un service très « parisien ». Nous nous contentons d'une soupe de poissons, bien bonne d'ailleurs, et d'une cerveja !

Samedi 1 septembre 2012

Nav, il faut bien partir un jour !!!


Réveil matinal, mais nous étions tout de même en retard d'une heure sur les Mora Mora (comme d'hab).
A notre décharge, nous avons papoté avec Gilles (Armelle et les deux petites de 3 et 5 ans étant encore endormies) de Coccinelle partis de La Rochelle pour un tour du monde. Le monde est petit, Armelle a travaillé chez Patrick Roséo, un ami.
 et Florès
Au revoir Corvo...
Bonjour Pico
Et c'est parti, sous gennak avec 6 à 8 nœuds de vent. Nous avançons tout de même entre 5 et 6 nœuds. En soirée le vent rentre en refusant, 13-15 nœuds au léger débridé. Un magnifique clair de lune nous accompagne toute la nuit, un clapot parfois désagréable nous secoue histoire de bien réveiller le quart et ne dérange guère la bannette. Pas beaucoup de rencontres, Mora Mora est sous notre vent et fait une route moins pointue pour Vélas à São Jorge alors que nous allons à Horta sur Faïal. Beau lever de soleil sur São Jorge avec quelques nuages et Le Pico se découvre. Mais sous Faïal, le vent nous fait défaut et c'est au moteur que nous rejoignons Horta pour un vrai petit déjeuner à 9h, heure correcte pour un dimanche !

Vendredi 31 août 2012

Richesse des rencontres

La découverte de Corvo nous a laissés un peu pantois, des paysages grandioses, pleins de charme avec ses couleurs changeantes à chaque ombre de petits nuages (nous avons eu une très belle journée ensoleillée), cette caldeira a une âme et nous étions seuls au fond du cratère. Vous avez compris, nous nous répétons, cela nous a marqués.
Les jours suivants, ce fut un peu le calme, je ne vais pas dire la "ternitude", car il y a eu d'heureuses rencontres. Après avoir bricolé et fait quelque papier, nous sommes partis à 17h avec le capitaine du port à Fazenda à quelques kilomètres de Lajès de Florès, rencontrer Nina la chanteuse de folk et son compagnon João. Ils y développent leur activité d'hébergement et de résidences culturelles (tiens cela me rappelle quelque chose, plutôt quelqu'un, n'est ce pas Amélie et Ludo ? il faut d'ailleurs que nous les mettions en contact). Ils ont déjà construit des petites maisons, l'une dans un arbre, et rénovent fort bien en agrandissant avec goût une vieille maison afin de proposer un peu de restauration. Le terrain est aménagé et arboré avec soin et diversité, un coin potager, une partie prairie avec 2 moutons, un clapier ouvert à lapins, des poules, des sculptures originales, tout un univers bien à eux...
Nous repartons avec de belles tomates et en stop rejoignons Lomba, quelques kilomètres plus loin, pour essayer de rencontrer le Michel, personnage qui habite "le château" comme nous l'a décrit Béru, le menuisier de Lajès.
 Effectivement, sa maison est un château, avec une tour, je dirais une échauguette. De cette habitation, il n'y avait qu'une ruine, 3 murs. Il devait reconstruire à l'identique mais personne ne se rappelait de cette maison, pas même les vieux du village. Il n'y avait pas plus de photos. Michel a donc laissé parler son imagination... et poursuit la reconstruction avec uniquement bois et pierre (et verre quand même).
Mais l'animal est contagieux et entraîne avec lui sa voisine et peut-être encore la maison au-dessus. Il n'en reste pas là car, non comptant d'avoir fait une maquette navigante de 6m d'une ancienne goélette de pêche à la morue, il récidive avec une maquette de 12m. 
Pour se procurer du bois, il se fait exploitant forestier, il y a suffisamment d'arbres qui tombent lors des tempêtes d'hiver. Comme ces endroits sont inaccessibles aux engins, eh ben comme il dit, il faut débiter les troncs en planches sur place. Et là, il vous sort un engin de mort. Non, il ne transporte pas une scie à ruban sur son dos, mais une double tronçonneuse (ça s’appellerait p'tet ben une "grumigette") ; on peut débiter des grumes d'un mètre de diamètre (origine Australie). Évidemment ça aide quand il ne reste plus qu'à transporter des planches encore qu'il faut les monter des ravines souvent par câbles et quand il fait beau pour ne pas enfoncer le tracteur jusqu'à l'essieu. Vous voyez un peu le personnage, d'accord il se fait aider mais tout de même, quelle énergie...
Son pote Jacques nous rejoint, ben oui, le pêcheur avec qui MJ a tchatché l'autre jour à Lajès. Encore un français tombé amoureux de Florès. Il partage son temps entre l'île et le sud de la France où il crée occasionnellement pour sa Compagnie de théâtre et de danse. Ils habitent tous la même rue y compris Jos, la Saint-Pierrais (St Pierre et Miquelon), qui a acheté une maison et y vient chaque été. Après essai, trop long et compliqué de venir l'hiver, nous confie-t-elle.
Nous nous laissons entraîner bien facilement avec Marie-France (une autre française qui a attendu 25 ans pour venir à Florès) et le groupe à l'inauguration du "salon", un bar-restaurant, chez Aldine, où tout le village est présent. Nous y croisons même le capitaine du port avec sa mère et ses deux frères et le "copain" de MJ qui plusieurs fois par jour se fait entendre sur son triporteur antédiluvien, mais qui monte tout de même la côte du port et la descend plus facilement of course, avec 150 litres de gas-oil, excusez du peu !
Comme nous devons partir tôt demain, nous sommes sages, oui, même MJ. Heureusement, ils n'ont pas ouvert la piste de danse avant que nous soyons dehors. Nous nous faisons raccompagner par Alan et son fils, un américain exploitant agricole qui partage son temps entre Florès et l'arrière pays niçois. Il produit des semences bio pour Cocopely. C'est aussi un ancien navigateur et ça le démange de repartir...