mercredi 5 septembre 2012

Vendredi 31 août 2012

Richesse des rencontres

La découverte de Corvo nous a laissés un peu pantois, des paysages grandioses, pleins de charme avec ses couleurs changeantes à chaque ombre de petits nuages (nous avons eu une très belle journée ensoleillée), cette caldeira a une âme et nous étions seuls au fond du cratère. Vous avez compris, nous nous répétons, cela nous a marqués.
Les jours suivants, ce fut un peu le calme, je ne vais pas dire la "ternitude", car il y a eu d'heureuses rencontres. Après avoir bricolé et fait quelque papier, nous sommes partis à 17h avec le capitaine du port à Fazenda à quelques kilomètres de Lajès de Florès, rencontrer Nina la chanteuse de folk et son compagnon João. Ils y développent leur activité d'hébergement et de résidences culturelles (tiens cela me rappelle quelque chose, plutôt quelqu'un, n'est ce pas Amélie et Ludo ? il faut d'ailleurs que nous les mettions en contact). Ils ont déjà construit des petites maisons, l'une dans un arbre, et rénovent fort bien en agrandissant avec goût une vieille maison afin de proposer un peu de restauration. Le terrain est aménagé et arboré avec soin et diversité, un coin potager, une partie prairie avec 2 moutons, un clapier ouvert à lapins, des poules, des sculptures originales, tout un univers bien à eux...
Nous repartons avec de belles tomates et en stop rejoignons Lomba, quelques kilomètres plus loin, pour essayer de rencontrer le Michel, personnage qui habite "le château" comme nous l'a décrit Béru, le menuisier de Lajès.
 Effectivement, sa maison est un château, avec une tour, je dirais une échauguette. De cette habitation, il n'y avait qu'une ruine, 3 murs. Il devait reconstruire à l'identique mais personne ne se rappelait de cette maison, pas même les vieux du village. Il n'y avait pas plus de photos. Michel a donc laissé parler son imagination... et poursuit la reconstruction avec uniquement bois et pierre (et verre quand même).
Mais l'animal est contagieux et entraîne avec lui sa voisine et peut-être encore la maison au-dessus. Il n'en reste pas là car, non comptant d'avoir fait une maquette navigante de 6m d'une ancienne goélette de pêche à la morue, il récidive avec une maquette de 12m. 
Pour se procurer du bois, il se fait exploitant forestier, il y a suffisamment d'arbres qui tombent lors des tempêtes d'hiver. Comme ces endroits sont inaccessibles aux engins, eh ben comme il dit, il faut débiter les troncs en planches sur place. Et là, il vous sort un engin de mort. Non, il ne transporte pas une scie à ruban sur son dos, mais une double tronçonneuse (ça s’appellerait p'tet ben une "grumigette") ; on peut débiter des grumes d'un mètre de diamètre (origine Australie). Évidemment ça aide quand il ne reste plus qu'à transporter des planches encore qu'il faut les monter des ravines souvent par câbles et quand il fait beau pour ne pas enfoncer le tracteur jusqu'à l'essieu. Vous voyez un peu le personnage, d'accord il se fait aider mais tout de même, quelle énergie...
Son pote Jacques nous rejoint, ben oui, le pêcheur avec qui MJ a tchatché l'autre jour à Lajès. Encore un français tombé amoureux de Florès. Il partage son temps entre l'île et le sud de la France où il crée occasionnellement pour sa Compagnie de théâtre et de danse. Ils habitent tous la même rue y compris Jos, la Saint-Pierrais (St Pierre et Miquelon), qui a acheté une maison et y vient chaque été. Après essai, trop long et compliqué de venir l'hiver, nous confie-t-elle.
Nous nous laissons entraîner bien facilement avec Marie-France (une autre française qui a attendu 25 ans pour venir à Florès) et le groupe à l'inauguration du "salon", un bar-restaurant, chez Aldine, où tout le village est présent. Nous y croisons même le capitaine du port avec sa mère et ses deux frères et le "copain" de MJ qui plusieurs fois par jour se fait entendre sur son triporteur antédiluvien, mais qui monte tout de même la côte du port et la descend plus facilement of course, avec 150 litres de gas-oil, excusez du peu !
Comme nous devons partir tôt demain, nous sommes sages, oui, même MJ. Heureusement, ils n'ont pas ouvert la piste de danse avant que nous soyons dehors. Nous nous faisons raccompagner par Alan et son fils, un américain exploitant agricole qui partage son temps entre Florès et l'arrière pays niçois. Il produit des semences bio pour Cocopely. C'est aussi un ancien navigateur et ça le démange de repartir...

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