Maio, le débarquement
Dès le matin,
c'est parti pour un tour à terre ! Depuis hier, nous avons eu le
temps d'observer le meilleur endroit pour accoster. En fait, c'est
exactement l'endroit où tous les petits bateaux de pêche de l'île
débarquent! C'est fou, non ?
Attention... On surveille de près les
vagues qui déferlent et hop, on se lance ! Le comité d'accueil nous
attend sur la plage et s'avance rapidement et même un peu trop pour
nous guider sur le sable... François et Yves nous suivent de près !
Les deux équipages accostent comme des pros(précautionneux, en tenue légère) même si l'aide des
habitants est bien utile pour hâler rapidement les annexes sur le
haut de la plage et éviter le ressac qui nous renverrait dans les
rouleaux avec les conséquences qu'on devine aisément...
Visite du bourg.
Très tranquille. Ici la vie se passe lentement, très lentement. Peu
de monde dans les rues. C'est dimanche et l'heure de la messe.
L'église catholique est bondée et quelques personnes suivent la
cérémonie depuis le perron! On entend le curé faire le sermon, ou
alors donner des nouvelles de la vie sur l'île. Les gens rient
bruyamment.
Y'a de l'ambiance!
Nous déambulons
dans les rues ...et réussissons à nous séparer sans s'en
apercevoir. Bien que la partie du bourg où nous avons évolué soit
limitée, nous mettrons plus d'une demi-heure à nous retrouver. Le
soleil tape. Il fait chaud. Nous avons soif.
Les rues s'animent, messe finie...
Nous arrêtons un aluguer qui passe par là et
convenons d'un rendez-vous à 15H00 pour un tour de l'île.
Nous revenons
par le môle réservé aux ferries et cargos. Le gardien est heureux
de discuter avec nous en français. Il a beaucoup voyagé sur des
cargos avant de revenir vivre sur Maio et parle plusieurs langues
selon la nationalité des équipages rencontrés.
Retour par la plage
en longeant un complexe touristique aux capitaux Cap-Verdiens et
Italiens dont les travaux sont suspendus depuis deux ans.
Repas. Nous sommes
bien dans un restaurant.
Déjeuner copieux en terrasse puis direction
la place de l'église pour retrouver l'aluguer.
Nous nous installons
tous à l'arrière. Nous longeons la piste de l'aérodrome et allons
d'abord à Ponta do Morro.
Belle plage mais aux rouleaux toujours
très présents. D'ailleurs, Bernard qui s'est aventuré au bord de
l'eau perd l'équilibre dans le ressac et lâche son appareil photo
qui est aussitôt emporté (quelques minutes avant, il nous vantait l'étanchéité du dit appareil... avis à ceux qui le retrouve) !...
Notre chauffeur qui semblait ne pas
parler le français se débrouille en fait très bien. Il nous
signale des poulets sauvages dans la dune. Nous verrons plus loin que
ce sont plutôt des pintades que les autochtones chassent car leur
chair est goûteuse.
Nous rejoignons le petit port de Calheta où
l'on pêche la langouste. Les pêcheurs sont aujourd'hui au repos et
rassemblés dans les bars pour assister sur des écrans en noir et
blanc et avec une mauvaise réception au match de foot au sommet
entre Porto et Lisbonne. La domination portugaise a laissé des
traces durables !
Nous poursuivons notre route vers Morrinho.
Nous
quittons la route pour découvrir les fours de fabrication du charbon
de bois avant d'escalader de hautes dunes de sables qui nous
permettent une vision à 360° sur Calheta au sud, les terras
salgadas au nord et une petite chaine de montagnes qui traverse l'île
du nord-est au sud-ouest.
Nous continuons notre tour de l'île en
traversant des villages tous plus pauvres les uns que les autres.
Fête dans l'un d'eux. Les tenues et coiffures des femmes et des
enfants sentent l'influence africaine . Les hommes sont plus habillés
à l'européenne : vestes, pantalons, chemises blanches et même
cravates pour certains.
Le tour de l'île
s'annonce plus long que prévu d'autant que nous sommes arrêtés par
trois jeunes qui se sont mis au fossé et sollicitent notre chauffeur
pour l'en sortir. Ils nous expliquent avec force gestes avoir percuté
une pintade et perdu le contrôle de leur véhicule. Leurs yeux
exhorbités nous laissent penser que ce n'est peut-être pas la seule
raison...
On boit du grogue au Cap-Vert mais on fume aussi !
Opération
réussi, puis petite route vers Santo Antonio au nord-est pour se
fournir en fromage de chèvre chez une amie du chauffeur. En route,
nous prenons une vieille femme que notre chauffeur nous présente
comme une sœur à sa grand-mère et qui revenait à pieds du village
voisin chez elle. Sur les petites îles du Cap-Vert, la marche est
encore le mode de déplacement le plus répandu.
Notre aluguer
embarquera d'ailleurs à plusieurs reprises des personnes pour les
déposer un peu plus loin. L'entraide est courante.
Il commence à
faire de plus en plus sombre. Notre chauffeur tient cependant à nous
montrer tous les villages que nous finissons par traverser très
rapidement sans descendre du véhicule : Pedro Vaz, Alcatraz, Pilao
Cao (où il nous montre la maison de la sœur de sa petite amie)
; intérêt tout relatif.
Arrêt à Figueira
Horta pour acheter soit disant le meilleur grogue de l'île puis
retour à Vila Do Maio pour reprendre nos annexe. Il fait maintenant
bien nuit, la plage est déserte et il va falloir embarquer sans
assistance. Nous essayons de compter les vagues pour éviter les plus
gros rouleaux. Pas évident. Marie-Joë, Jean-Alain et Bernard se
lancent et réussissent leur embarquement. Yves et François se
lancent à leur tour. Ils se retrouvent rapidement en travers des
lames et se font éjecter de l'annexe. Pas tombés complètement mais
bien mouillés quand même. Au moins, il n'y aura pas eu de témoins !
Ce sera un des sujets de discussion autour d'un grogue et d'un repas
de fromage de chèvre avant un coucher vers 23H00.