lundi 20 janvier 2014

Dimanche 12 janvier

Maio, le débarquement
Dès le matin, c'est parti pour un tour à terre ! Depuis hier, nous avons eu le temps d'observer le meilleur endroit pour accoster. En fait, c'est exactement l'endroit où tous les petits bateaux de pêche de l'île débarquent! C'est fou, non ? 
Attention... On surveille de près les vagues qui déferlent et hop, on se lance ! Le comité d'accueil nous attend sur la plage et s'avance rapidement et même un peu trop pour nous guider sur le sable... François et Yves nous suivent de près ! 

Les deux équipages accostent comme des pros(précautionneux, en tenue légère) même si l'aide des habitants est bien utile pour hâler rapidement les annexes sur le haut de la plage et éviter le ressac qui nous renverrait dans les rouleaux avec les conséquences qu'on devine aisément...
Visite du bourg. Très tranquille. Ici la vie se passe lentement, très lentement. Peu de monde dans les rues. C'est dimanche et l'heure de la messe. L'église catholique est bondée et quelques personnes suivent la cérémonie depuis le perron! On entend le curé faire le sermon, ou alors donner des nouvelles de la vie sur l'île. Les gens rient bruyamment. 
Y'a de l'ambiance!
Nous déambulons dans les rues ...et réussissons à nous séparer sans s'en apercevoir. Bien que la partie du bourg où nous avons évolué soit limitée, nous mettrons plus d'une demi-heure à nous retrouver. Le soleil tape. Il fait chaud. Nous avons soif. 
Les rues s'animent, messe finie...
Nous rejoignons un bar à la terrasse animée et fréquenté surtout par des jeunes. Nous lions rapidement la conversation (enfin Marie-Joé surtout qui, avec sa maîtrise du portugnol et quelques mots de créole se tire à son avantage de toutes les situations). Un jeune à qui nous avons demandé si un restaurant était ouvert aujourd'hui nous entraine dans un dédale de rues jusqu'à une sorte d'épicerie. Discussion dans la rue avec un homme qui nous fait une proposition de plat pour 400 escudos. On ne sait pas si on est chez un particulier ou un commerçant. Va pour un plat de poissons. Nous nous accordons sur un horaire (notion élastique ici) et partons visiter les salines aujourd'hui plus ou moins abandonnées mais qui furent très actives dès la fin du XVIème siècle à l'initiative des Anglais jusqu'au début du XXème siècle. 
Nous arrêtons un aluguer qui passe par là et convenons d'un rendez-vous à 15H00 pour un tour de l'île.
Nous revenons par le môle réservé aux ferries et cargos. Le gardien est heureux de discuter avec nous en français. Il a beaucoup voyagé sur des cargos avant de revenir vivre sur Maio et parle plusieurs langues selon la nationalité des équipages rencontrés. 
Retour par la plage en longeant un complexe touristique aux capitaux Cap-Verdiens et Italiens dont les travaux sont suspendus depuis deux ans.

Repas. Nous sommes bien dans un restaurant. 
Déjeuner copieux en terrasse puis direction la place de l'église pour retrouver l'aluguer.
Nous nous installons tous à l'arrière. Nous longeons la piste de l'aérodrome et allons d'abord à Ponta do Morro.
Belle plage mais aux rouleaux toujours très présents. D'ailleurs, Bernard qui s'est aventuré au bord de l'eau perd l'équilibre dans le ressac et lâche son appareil photo qui est aussitôt emporté (quelques minutes avant, il nous vantait l'étanchéité du dit appareil... avis à ceux qui le retrouve) !... 
Notre chauffeur qui semblait ne pas parler le français se débrouille en fait très bien. Il nous signale des poulets sauvages dans la dune. Nous verrons plus loin que ce sont plutôt des pintades que les autochtones chassent car leur chair est goûteuse. 
Nous rejoignons le petit port de Calheta où l'on pêche la langouste. Les pêcheurs sont aujourd'hui au repos et rassemblés dans les bars pour assister sur des écrans en noir et blanc et avec une mauvaise réception au match de foot au sommet entre Porto et Lisbonne. La domination portugaise a laissé des traces durables ! 
Nous poursuivons notre route vers Morrinho. 
Nous quittons la route pour découvrir les fours de fabrication du charbon de bois avant d'escalader de hautes dunes de sables qui nous permettent une vision à 360° sur Calheta au sud, les terras salgadas au nord et une petite chaine de montagnes qui traverse l'île du nord-est au sud-ouest. 
Nous continuons notre tour de l'île en traversant des villages tous plus pauvres les uns que les autres. Fête dans l'un d'eux. Les tenues et coiffures des femmes et des enfants sentent l'influence africaine . Les hommes sont plus habillés à l'européenne : vestes, pantalons, chemises blanches et même cravates pour certains.
Le tour de l'île s'annonce plus long que prévu d'autant que nous sommes arrêtés par trois jeunes qui se sont mis au fossé et sollicitent notre chauffeur pour l'en sortir. Ils nous expliquent avec force gestes avoir percuté une pintade et perdu le contrôle de leur véhicule. Leurs yeux exhorbités nous laissent penser que ce n'est peut-être pas la seule raison...
On boit du grogue au Cap-Vert mais on fume aussi ! 

Opération réussi, puis petite route vers Santo Antonio au nord-est pour se fournir en fromage de chèvre chez une amie du chauffeur. En route, nous prenons une vieille femme que notre chauffeur nous présente comme une sœur à sa grand-mère et qui revenait à pieds du village voisin chez elle. Sur les petites îles du Cap-Vert, la marche est encore le mode de déplacement le plus répandu. 
Notre aluguer embarquera d'ailleurs à plusieurs reprises des personnes pour les déposer un peu plus loin. L'entraide est courante.
Il commence à faire de plus en plus sombre. Notre chauffeur tient cependant à nous montrer tous les villages que nous finissons par traverser très rapidement sans descendre du véhicule : Pedro Vaz, Alcatraz, Pilao Cao (où il nous montre la maison de la sœur de sa petite amie) ; intérêt tout relatif.
Arrêt à Figueira Horta pour acheter soit disant le meilleur grogue de l'île puis retour à Vila Do Maio pour reprendre nos annexe. Il fait maintenant bien nuit, la plage est déserte et il va falloir embarquer sans assistance. Nous essayons de compter les vagues pour éviter les plus gros rouleaux. Pas évident. Marie-Joë, Jean-Alain et Bernard se lancent et réussissent leur embarquement. Yves et François se lancent à leur tour. Ils se retrouvent rapidement en travers des lames et se font éjecter de l'annexe. Pas tombés complètement mais bien mouillés quand même. Au moins, il n'y aura pas eu de témoins !
Ce sera un des sujets de discussion autour d'un grogue et d'un repas de fromage de chèvre avant un coucher vers 23H00.

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