lundi 1 octobre 2012

Vendredi 28 septembre (suite)



Marina fantôme !
Contact VHF avec la marina Quinta do Lorde, située dans la baïa d'Abra à l'extrême est de Madère qu'on nous a conseillé pour la qualité de ses services et sa tranquillité, afin d'annoncer notre arrivée et surtout préparer les amarres car, après ces trois jours dans notre shaker, nous sommes économes de manœuvres superflues…
La capitainerie nous prévient qu'elle envoie un bateau d'accueil à notre rencontre. Le "marineiro" nous invite à le suivre jusqu'à un ponton où nous attend un de ses collègues. 11h30, tous deux nous aident à l'amarrage et échangent quelques mots en français. Attention bien venue !
Inscription à la capitainerie dans la foulée. Nous avons l'impression de dégager une, ou plutôt des odeurs indéfinissables mais, daignez nous croire sur parole, suffisamment fortes et persistantes pour en être nous-mêmes incommodés (dixit F!...). Direction une bonne douche réparatrice sous laquelle nous nous prélassons.
Le ciel paraît déjà plus beau, le jour plus lumineux. Pot à la seule terrasse du seul café-restaurant du port.
Repas de chipirones confectionné encore par JA et SIESTE!
F n'arrive pas à dormir (il faut convenir que, lorsqu'il ne dormait pas dans le cockpit pendant la traversée, il somnolait souvent!). Il part donc à la découverte de la marina, laissant MJ et JA dans les bras de Morphée.
Incroyable, seuls une poignée d'ouvriers s'affaire dans une marina complètement vide où semblent errer quelques touristes.
Tous les bâtiments, immeubles et places sont construits dans le respect du style de l'île mais non encore livrés. Il ne manque rien, pas même l'église dont on ne sait pas si elle est factice ou vouée ultérieurement au culte. F profite de son exploration des lieux pour entrer dans plusieurs appartements encore ouverts. Curieuse impression de recherche de matériaux nobles, d'équipements de qualité alors que les finitions laissent beaucoup à désirer. La vue sur la baie et les îles Desertas est magnifique. Ce projet pharaonique a été créé de toute pièce au milieu d'un cap désertique et est sans doute destiné prioritairement à de riches touristes anglais ou allemands.
Les quelques bateaux séjournant dans le port renforcent l'idée du public visé : gros yachts, voiliers haut de gamme. On relève quelques immatriculations dans des paradis fiscaux…
Construction d'un complexe prétentieux à partir de fonds dont nous aimerions bien connaître l'origine mais qu'on pourrait facilement attribuer à quelque mafia si on avait l'esprit mal tourné; ce qui n'est pas notre genre. Ce domaine déjà sous surveillance électronique et gardé, entouré de hautes grilles ouvragées est le type même d'une opération immobilière dont le but serait le blanchiment d'argent. Nous n'en dirons pas plus pour d'évidentes questions de sécurité!
Nous avons l'impression de nous trouver dans le village de la série anglaise "le prisonnier", dans lequel deux mondes cohabitent, l'un recouvrant une activité de façade qui serait ici celle de la marina, et une autre cachant une activité secrète dont nous n'avons pas encore pu percer le secret.
Toutes ces supputations sont-elles les séquelles de la navigation agitée que nous venons de vivre, le fruit d'une imagination trop riche, ou proviennent-elles encore d'une perspicacité particulièrement aiguisée? Le mystère reste entier.
La fin d'après-midi est réservée au grand nettoyage de Manu Atea qui en avait grand besoin ainsi que des vêtements marins. Nous terminerons à la nuit tombante.  Dîner léger. Quelques mails pour s'inquiéter du sort des équipages côtoyés à Santa Maria, et coucher…au calme.

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